Sur les traces de Charles Baudouin

Fondateur, en 1924,  de l’Institut international de psychanalyse et de psychothérapie de Genève, Charles Baudouin est une des figures historiques incontournables de notre région. Disciple de Freud, Jung et Adler, il a largement contribué à faire connaître la psychanalyse dans le monde entier.

Professeur, philosophe, poète, mais aussi dessinateur de talent, Charles Baudouin aimait parcourir Saconnex d’Arve et ses alentours. Il posait alors son chevalet aux endroits qui l’inspiraient. Il nous a laissé de nombreux croquis. L’idée fut donc de faire un itinéraire ludique sur les communes de Bardonnex et de Plan-les-Ouates permettant d’identifier les lieux qu’il avait dessinés et de faire des comparaisons avec leur état actuel. Les participants étaient alors invités à prendre des photos en se plaçant si possible au même endroit que l’artiste, soixante ou septante ans plus tôt.

La balade commence à Compesières un site que Baudouin a dessiné à plusieurs reprises. Puis le groupe, une vingtaine de personnes de l’Association des seniors et de « Sacapéro », traverse le cimetière, où se trouve sa tombe. Nous passons près de la capite de Verbant, croquée elle aussi par l’artiste, avant de nous diriger vers Landecy.

Nous entrons dans le village par le Chemin Perdriau. Il s’agit de reconnaître quatre endroits dessinés par Baudouin, une tâche qui pourrait sembler facile vu la petitesse de Landecy et son  caractère apparemment  immuable. C’est effectivement le cas, sauf lorsqu’il s’agira de trouver un mas composé de bâtiments ruraux accolés à une grosse maison...

De Landecy, nous nous rendons à Rozon en passant par la Mure. Deux croquis vont nous donner du fil à retordre car des constructions récentes compliquent notre enquête.

Nous voici maintenant au chemin des Forches. Une maison avec un balcon en bois pose une nouvelle énigme, car le bâtiment actuel à un étage de plus que celui figurant sur le dessin ! Nous continuons notre chemin en direction d’Evordes, mais le temps passe et il faut songer à  prendre le chemin du retour.

Nous entrons dans Saconnex d’Arve par le chemin de Verbant et passons devant le « Quartier Lapin » avant d’atteindre  la petite école ou Marie-Thérèse Delétraz , la cheville ouvrière de « Sacapéro », nous attend pour l’apéritif.

Tout en étanchant notre soif, nous visitons une petite exposition de livres, de photos et de dessins prêtés aimablement par la Mémoire de Plan-les-Ouates. Philippe Lüscher, un comédien plan-les-ouatien devait nous faire une lecture d’extraits de « Christophe le passeur », le testament spirituel de Charles Baudouin, mais un empêchement de dernière minute nous prive de ce plaisir. Nous avons néanmoins la chance d’avoir parmi nous M. Ciron, âgé maintenant de 92 ans, un ancien élève de Charles Baudouin qui nous raconte comment il découvrit la psychanalyse en assistant au cours que Baudouin, alors privat-docent, donnait à l’Université de Genève.

 Ce personnage singulier avait pour habitude  de se rendre à pied de Saconnex d’Arve à Genève avec ses gros souliers de marche. Arrivé aux portes de la cité, il les cachait dans un endroit secret où se trouvaient ses chaussures de ville. Ses occupations citadines accomplies, il rentrait chez lui non sans avoir procédé en cours de route à un nouvel échange de godasses !

L’ambiance est conviviale, mais il est temps de prendre congé de l’équipe de « Sacapéro » et de regagner Compesières pour récupérer nos véhicules. Nous empruntons le Chemin Charles-Baudouin, en passant devant « Le Carmel », la maison où cet homme attachant décéda en août 1963.

Emilien Grivel

30 octobre 2016